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Photographie : réfléchir avant de déclencher !

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Cet article fait partie intégrante de la technique photographique qu’il faut acquérir mais c’est une leçon que les débutants (et mêmes d’autres photographes plus avancés) ont du mal à mettre en pratique. Tout en étant technique, cet article est surtout là pour modifier votre façon de penser la photographie en elle-même pour passer d’un stade de simple « spectateur » vers le stade de créateur d’images. A mes yeux, toute la (grande) nuance est là entre un photographe du dimanche et un photographe qui sait ce qu’il fait, qui maîtrise son appareil photo, son cerveau et qui utilise à fond son oeil de photographe !

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Projet Photo 47/52 : f/16, récapitulatif

Quelle semaine sous le signe de la technique et du triangle d’exposition ! C’est sans savoir qu’il y aurait une émission sur la photo que j’avais lancé un thème technique. Malheureusement/Heureusement, Photo For Life ne s’est pas vraiment attaché à la technique photo et mon thème technique n’a pas fait doublon (d’ailleurs, encore une fois je reporte le visionnage du dernier épisode… Ça sera sûrement pour demain). J’avoue avoir eu un peu peur au lancement du thème, quand vous me disiez que c’était trop compliqué. F/16, c’est sûrement pas une ouverture qu’on utilise souvent, même en paysage. L’ouverture est vraiment petite ! De ce que j’ai pu voir dans les articles de vos photographies, vous avez bien compris l’effet sur la profondeur de champ et son utilisation dans le cas d’un fort contre-jour. Mais certains d’entre vous ont bien utilisé cette ouverture pour des photographies à long temps d’exposition, et la nuit, avec les phares, ça donne des filés très agréables. Dernière chose, cette petite ouverture aura un effet sur les lumières ponctuelles qu’on peut avoir sur une photo, à savoir des lampadaires dans un paysage de nuit par exemple : ces lumières vont devenir des étoiles et ça j’adore ;).

Certains d’entre vous m’ont suggéré de mettre ma photo en une pour le récapitulatif, ça m’a beaucoup touché mais je ne le fais pas. Je préfère mettre en avant ceux qui font vivre ce projet photo 52, que ce soit depuis le début ou qui nous ont rejoint petit à petit, il y a quelques mois ou même cette semaine ! C’est-à-dire VOUS !

Après ce blabla technico-ktycat, je vous laisse admirer ce récapitulatif tout en profondeur de champ !

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Photo Projet 47/52 : f/16

Moi, en retard pour la photo de la semaine ??? Nooooooooooooooon… Non mais en fait (prendre une voix innocente), j’ai encore et toujours une bonne excuse pour expliquer mon retard ! C’est à cause de mon homme qui m’a fait découvrir une série de vidéos (pas Photo For Life, et d’ailleurs j’ai même pas eu le temps de voir le dernier épisode que j’ai loupé… et que donc je vous en parlerai demain !) sur les ratés de montage des films. Vous connaissez peut-être cette mini-série de vidéos produite par Allociné, ça s’appelle Faux raccord. On trouve ça facilement sur Youtube : le principe est en fait de montrer tous les problèmes de raccord dans les films, genre quand le mec a une cigarette sur un plan et qu’il l’a plus dans le plan d’après. Y’a des faux raccords de malade, c’est à mourir de rire ! On en a vu une bonne vingtaine d’une traite et mes amis, c’est de la bombe ! Michel et Michel sont super marrants :P… En ce moment, on voit tellement du Twilight à toutes les sauces que j’ai choisi d’intégrer la vidéo Faux raccord sur Twilight 1 et 2, ça m’a bien faite marrer !

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Projet Photo 38/52 : travail

Mieux vaut tard que jamais, voici ma photo pour le thème Travail. Comme je vous le disais, je ne voulais pas prendre en photo le bordel sur mon bureau, qui aurait pourtant bien pu représenter mon travail quotidien. J’ai préféré aller voir ailleurs, ou plutôt pas si loin que ça pour voir un autre travail.

Un chantier, gros chantier qui se tient sur le campus où je travaille. Je voulais en fait représenter le travail titanesque (hé hé jeu de mots) que représentent ces chantiers qu’on voit doucement mais sûrement évoluer (très doucement dans la plupart des cas). Pour ajouter un peu de fun dans tout ça, j’y suis allée au coucher du soleil, pour retrouver mes fameuses heures dorées dont je vous parle tout le temps.

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Photographie : le temps d’exposition

Cet article marque la fin de l’étude des paramètres qui jouent sur le triangle d’exposition. Avec les 2 premiers articles sur l’ouverture et l’ISO, nous avons déjà pu anticiper l’influence du temps d’exposition. On va donc surtout s’intéresser aux différents aspects du temps d’exposition.

Le temps d’exposition est un paramètre à ne pas négliger, car il va véritablement influencer la qualité et l’apparence de votre photo. On sait intuitivement que si le temps d’exposition est trop long, on va avoir à faire avec le flou de bougé qui correspond au flou dû au mouvement de l’appareil photo et donc du photographe. Nous allons voir quelles sont les utilisations habituelles de différents temps d’exposition.

Temps d’exposition très courts : les sports mécaniques

On comprend aisément que pour photographier une voiture ou une moto nette en course, il va falloir utiliser un temps d’exposition très court. Il faut donc essayer au maximum de baisser le temps d’exposition et on tourne souvent autour des 1/4000 (temps d’exposition minimal selon votre appareil photo) à 1/800 s qui dépendent évidemment de la rapidité des bolides : course « professionnelle » (250 – 300 km/h) ou course plus « amateur » (100 – 200 km/h).

Le temps d’exposition dont vous aurez besoin dépendra aussi de l’endroit où vous vous situez par rapport au sujet, si vous êtes loin, le temps d’exposition pourra être un peu plus long et vous pourrez vous situer autour des 1/800 s.

Ci-dessous, 3 exemples de photo de sports mécaniques (cliquez sur les images pour aller sur les pages Flickr correspondantes) :

PinitTemps exposition photographie
1/4000 s : même les grains de terre sont bien nets !

PinitTemps exposition photographie
1/1000 s

PinitTemps exposition photographie
1/800 s

Temps d’exposition courts : le sport en général

Ici, on va plutôt parler des autres sports, avec un déplacement du sujet moins rapide. On pense à tous les sports collectifs, football, rugby, etc, qui nécessitent un temps d’ouverture moins court. On a un peu effleuré le sujet de la photographie de sport avec la question technique de la semaine (je vous invite à y répondre et donner votre avis si ce n’est pas déjà fait, car la discussion sur ces questions techniques permet vraiment d’avancer). Le temps d’exposition à utiliser est souvent autour des 1/800 à 1/250 s selon la netteté recherchée.

PinitTemps exposition photographie
1/640 s

Dans mon cas du football américain, je préfère me situer autour des 1/640 s ou 1/500 s. Les matchs que je photographie sont amateurs, on peut donc se dire que je n’ai pas besoin d’un temps d’exposition aussi court. Que nenni ! Attention à ce piège !

Dans les sports collectifs, il faut faire attention aux joueurs, bien évidemment, mais aussi au ballon ! Quel est l’intérêt d’une photo d’un joueur net si le ballon est flou (bon ok ça peut être un effet artistique dans certains cas) ? Quand les joueurs ne font « que » courir, on peut se limiter à un temps d’exposition autour de 1/320 ou 1/250 s. Mais dès qu’il y a une action brusque (lancement de la balle, tir dans le ballon), on peut se retrouver avec un flou sur la jambe et/ou le ballon. Dommage, non ?

PinitTemps exposition photographie

Dans ces cas-là, je préfère donc avoir un temps d’exposition un peu plus court pour être « tranquille » en toute circonstance.

PinitTemps exposition photographie
1/500 s

Conseil : avant le début du match ou de l’évènement sportif, faites-vous la main sur les sportifs qui s’échauffent. C’est ce que je fais tout le temps pour régler mon appareil photo et voir quelles seront les limites probables de mes réglages (ISO minimal pour un temps d’exposition convenable par exemple).

Temps d’exposition moyens : pour la photographie du quotidien

Pour les photos autres que le sport, on s’intéresse beaucoup moins au temps d’exposition qui passe en second plan derrière l’ouverture. Par exemple, en photographie culinaire, on va vraiment s’intéresser à la profondeur de champ tout en gardant un temps d’exposition convenable (sauf si on utilise un trépied).

Cependant, il existe (ou plutôt existait) une règle qui me paraît importante à garder à l’esprit. C’était au temps des appareils photo argentiques, sans stabilisation d’image et toute la technologie qu’on a maintenant…

En résumé, cette règle dit qu’il faut garder un temps d’exposition inférieur à 1/la focale en mm pour avoir une photo nette.

Un exemple : j’utilise mon 50 mm sur mon Canon 400D. Pour me ramener à la focale réelle sur un appareil photo 35 mm ou full frame (en rappel aux appareils photo argentiques), je dois multiplier ma focale par 1.6 (c’est le rapport pour les Canon, je crois que c’est 1.5 pour les Nikon). Ainsi, j’ai une focale « effective » de 50 mm x 1.6 = 80 mm.

Si je suis la règle du temps d’exposition, je dois donc utiliser un temps d’exposition inférieur ou égal à 1/80 s pour être sûre que ma photo soit nette.

PinitTartelette au chocolat et écorces d'oranges confites

Deuxième exemple : pour le sport, j’utilise la focale 75-300 m à 300 mm. J’ai donc une focale réelle de 300 mm x 1.6 = 480 mm. Je dois donc utiliser un temps d’exposition inférieur ou égal à 1/480 s, ce qui est bien le cas avec mes 1/640 s ou 1/500 s.

C’est bien évidemment une règle indicative mais j’aime la garder en tête pour ma photographie quotidienne. On parlera plus tard de la stabilisation d’image et de ses avantages et inconvénients ;).

Temps d’exposition longs : le flou entre en scène

Avec des temps d’exposition plus longs, on souhaite faire apparaître du flou qui peut se révéler très artistique. On retrouve souvent l’exemple type de la cascade d’eau avec l’eau brumeuse. C’est tout simplement le résultat du flou de mouvement de l’eau avec une prise de vue à exposition longue. Il suffit souvent d’atteindre des temps d’exposition autour de 1/4 s pour voir cet effet apparaître. On peut ensuite aller plus loin en dépassant la seconde d’exposition, jusqu’à 6 ou 8 secondes pour avoir un flou vraiment présent.

Attention toutefois à la luminosité qui résulte de ce long temps d’exposition, on devra alors utiliser un filtre à densité neutre (ND) qui permet de compenser ce trop plein de lumière (en résumé, on rajoute des lunettes de soleil à notre appareil photo).

PinitTemps exposition photographie
8 secondes

On peut aussi utiliser des temps d’exposition longs devant un manège. On fixe l’appareil photo (trépied ou autre) et on laisse photographier le manège pendant assez longtemps pour que tout soit flou. On obtient alors un effet de filé (lignes floues). On le retrouve aussi la nuit avec les phares des voitures dans la circulation.

PinitTemps exposition photographie
20 secondes

Les temps d’exposition longs sont très marrants à utiliser, surtout dans le noir et la nuitavec le light painting. On laisse l’appareil photo fixe, sur un trépied ou tout autre support et on « peint » littéralement avec une lampe torche ou tout autre objet lumineux. Et comme je suis vraiment fan de cet effet, je n’ai pas pu résister à l’envie de vous mettre 3 photos de light painting !

PinitTemps exposition photographie
70 secondes

PinitTemps exposition photographie

PinitTemps exposition photographie

Le temps d’exposition est un paramètre très important pour la netteté des images, mais qui devient un véritable paramètre artistique dès qu’on le laisse « s’exprimer » avec des temps d’exposition longs. A vous maintenant de tester toutes les possibilités apportées par ce paramètre qu’on néglige un peu trop souvent !

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Photographie : ISO et triangle d’exposition

Si vous vous rappelez de l’article d’introduction au triangle d’exposition, nous avons trois paramètres qui vont déterminer la quantité de lumière de notre photo : l’ouverture, le temps d’exposition et l’ISO.

PinitTriangle d'exposition photographie

Dans cet article, on va, comme le titre l’indique, nous intéresser à la vitesse ISO. C’est une notion assez technique à la base, mais pour simplifier tout cela, on va dire que l’ISO représente la sensibilité du capteur à la lumière.

En pratique, c’est quoi l’ISO ?

ISO est l’abbréviation anglaise pour International Standards Organisation. On utilise en fait un nombre pour quantifier la sensibilité du capteur de l’appareil photo : 100, 200, 400, 800 et 1600 sont par exemple les ISO disponibles pour mon appareil photo réflex. Pour les appareils photo plus récents, on peut aller jusqu’à 3200, 6400, 12 800 ! On peut aussi aller en-dessous de l’ISO 100 : 64 par exemple. Ce sont les nombres qu’on trouve habituellement, mais certains appareils photo proposent aussi des ISO intermédiaires.

Le plus important, c’est de savoir qu’on a des ISO faibles et des ISO élevés !

A quoi ça me sert d’avoir plein de nombres d’ISO  ?

En revenant à la métaphore de la fenêtre, on peut dire qu’à un faible ISO, on met des lunettes de soleil à son capteur : il devient moins sensible aux rayons du soleil et il faudra donc compenser cette faible sensibilité en faisant entrer une grande quantité de lumière  en utilisant une grande ouverture ou un long temps d’exposition.

Au contraire, avec un ISO élevé, on retire les lunettes de soleil au capteur, il devient beaucoup plus sensible aux rayons du soleil : il faut alors soit diminuer l’ouverture (plisser les yeux comme je le fais souvent quand je suis éblouie par le soleil) ou diminuer le temps d’exposition (pour ne pas prendre un coup de soleil par exemple).

Ben alors, si je me mets à un ISO élevé, je serais tranquille !

Oui mais non ! Dans un monde de bisounours, on ferait ça : à un ISO élevé, pas besoin de lentilles avec de grandes ouvertures, on n’aurait pas non plus de flou de bougé vu qu’on pourrait avoir des temps d’exposition très courts ! Mais dans la réalité, utiliser un ISO élevé peut avoir de gros inconvénients et on va voir cela tout de suite en images.

PinitPhotographie ISO triangle exposition

Avec mon appareil photo, j’ai fait la même photographie d’une superbe composition (je vous laisse admirer mon savoir-faire ;)) en mode priorité à l’ouverture. Je me suis calée sur une ouverture donnée et j’ai simplement modifié l’ISO pour voir son influence sur la  qualité de la photo.

Augmenter l’ISO augmente le bruit

PinitPhotographie ISO triangle exposition

L’image ci-dessus est un zoom sur le bouchon du surligneur, qui est censé être de couleur noir de manière uniforme. On va clairement l’augmentation du bruit, ces points qui viennent casser la teinte uniforme jusqu’à l’ISO 1600 où le bruit est vraiment très important !

On distingue en fait 2 sortes de bruit :

  • le bruit monochromatique : les points blancs qui deviennent de plus en plus gros quand l’ISO augmente. On peut souvent s’en débarasser sous Photoshop avec le filtre réduction du bruit, ou avec des logiciels dédiés à cette tâche.
  • le bruit chromatique : c’est ce que le photographe aime le moins. Au lieu d’avoir des points blancs, on se retrouve avec des points de couleur différentes. La réduction de ce bruit est beaucoup plus difficile à faire sans perdre trop de résolution sur la photo complète. On n’en voit pas sur les photos de mon appareil photo, mais on peut trouver ce bruit sur des appareils photo de moins bonne qualité.

Selon l’appareil photo que vous utilisez, la qualité de la photo sera plus ou moins bonne à des ISO élevés. C’est un paramètre que l’on teste toujours quand on découvre un appareil photo, parce qu’il a une grande influence sur la qualité de la photographie.

Un ISO élevé va aussi diminuer la netteté de l’image !

PinitPhotographie ISO triangle exposition

Et pour voir ça, le texte sera notre meilleur test. Sur l’image ci-dessus, j’ai regroupé des zooms à 100 % d’une inscription sur les lunettes de soleil. A ISO 100, pas de problème, le texte est bien net. Plus l’ISO augmente, plus le bruit augmente, mais on voit aussi que le texte devient un peu flou sur les bords. C’est la netteté de la photographie qui en prend un coup !

Alors je fais quoi avec l’ISO ?

Et bien, le mieux est d’essayer de garder une valeur ISO assez basse quand la luminosité le permet. Quand il fait beau et qu’on photographie à l’extérieur, on peut se permettre de baisser l’ISO à 100. En intérieur et pour les journées nuageuses, on sera souvent amenés à utiliser un ISO 400, voire 800.

Dès que les conditions de lumière diminuent, tombée de la nuit par exemple, on augmente l’ISO. Si l’on a un objectif photo avec une grande ouverture, l’augmentation de l’ISO combinée à cette grande ouverture permettront de garder un temps d’exposition convenable.

En clair, il faut jongler, en essayant de garder un ISO modéré selon les conditions de luminosité, tout en gardant en tête les 2 autres paramètres, ouverture et temps d’exposition.

N’hésitez donc pas à jouer sur cette valeur d’ISO, à explorer les possibilités de votre appareil photo !

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L’ouverture de la lentille : nombre f et triangle d’exposition

Après l’article d’introduction générale au triangle d’exposition, nous allons entrer un peu plus dans le détail pour voir ce que sont vraiment ces 3 paramètres (ISO, ouverture de la lentille et temps d’exposition). Vous allez tous devenir rapidement des experts des termes techniques et tout va vous sembler beaucoup plus simple et compréhensible !

Introduction à la notion d’ouverture de la lentille

Terme technique : nombre d’ouverture ou nombre f

Dans cet article, nous allons nous intéresser à l’ouverture de la lentille. Nous allons parler du nombre d’ouverture (NO), aussi appelé en anglais « f-number« , d’où les termes f/2.8, f/5.6 (on peut aussi voir des fois f 2.8 et f 5.6 pour les fainéants). Le nombre d’ouverture (nombre f) est en fait déterminé avec un calcul mathématique (je vous passe les détails de la physique optique, ça n’a pas beaucoup d’intérêt pour nous) qui prend en compte la distance focale de l’objectif (distance entre l’entrée de l’objectif et le capteur de l’appareil photo) et le diamètre de la lentille.

Pour modifier ce nombre d’ouverture, on va en fait utiliser le diaphragme (ci-dessous) que l’on va plus ou moins fermer pour contrôler la quantité de lumière qui pourra entrer dans l’objectif par le petit trou.

PinitDiaphragme ouverture lentille triangle d'exposition

En vrai, c’est quoi le nombre d’ouverture ?

Un schéma vaut mieux qu’un long discours, j’ai donc représenté sur l’image ci-dessous l’ouverture du diaphragme selon le nombre d’ouverture choisi (bien évidemment le schéma n’est pas à l’échelle, c’est juste pour voir l’influence du nombre sur l’ouverture du diaphragme).

PinitOuverture lentille triangle exposition

Si vous vous souvenez du triangle d’exposition et surtout de la métaphore de la fenêtre, vous comprendrez tout de suite qu’on va retrouver la baie vitrée pour des nombres d’ouverture faibles (1.2, 1.4, 1.8), une fenêtre standard pour les nombres d’ouverture un peu plus grands (5.6, 8,…) et le trou de serrure est représenté par des valeurs plus grandes comme 13, 16 ou encore 22.

Sur mon objectif, il y a un nombre d’ouverture, c’est quoi ?

PinitOuverture de lentille triangle exposition
Prenons un objectif comme le 50mm f/1.8, par exemple le Canon qu’on voit ci-contre. Vous pouvez lire sur la focale (50mm) et le nombre d’ouverture représenté par 1:1.8 (à lire 1 divisé par 1.8), ce qui revient bien à f/1.8. Ce nombre d’ouverture que vous lirez toujours sur les objectifs représente l’ouverture maximale de cet objectif. Vous ne pourrez donc pas utiliser des nombres d’ouverture plus faibles que celui indiqué sur l’objectif car le diaphragme ne sera pas capable de s’ouvrir plus que pour cette valeur.

Bien évidemment, plus on veut descendre vers des nombres d’ouverture bas, c’est-à-dire des ouvertures grandes, et plus les objectifs coûteront chers.

On voit surtout ces différences de prix avec les télézooms. Parmi les objectifs de même focale, il existe souvent différents modèles selon le nombre d’ouverture minimal que l’on peut atteindre avec ces objectifs. Nous allons prendre l’exemple d’un télézoom 70 – 200 mm. Canon propose 2 modèles (pour les puristes, je ne parle que des 2 modèles avec stabilisation d’images) :

  • le 70 -200 mm f/4.0. Prix indicatif : 1000 €. Poids : 760 g.
  • le 70- 200 mm f/2.8. Prix indicatif : 1900 €. Poids : 1,5 kg, et là , c’est l’objectif qu’on pose sur le trépied et non plus l’appareil photo !

Pour résumer, si on passe du f/4.0 au f/2.8, on double le prix ET le poids ! Pourquoi ? Pour atteindre des nombres d’ouverture bas (surtout sur un télézoom), il faut ajouter des systèmes optiques complexes (comme si ça ne l’était pas déjà assez) qui augmentent non seulement le prix (c’est pas gratuit tout ça !) mais aussi le poids (ben oui y’a plus de choses dans l’objectif !).

Soit dit en passant, le 70 – 200 mm f/2.8 est utilisé le plus souvent par des amateurs très très sérieux dans la photographie (qui peuvent se permettre de mettre autant d’argent dans un objectif) ou tout simplement des professionnels !

Mais pourquoi on veut un nombre d’ouverture faible ?

Avant de parler de l’intérêt d’un objectif avec un faible nombre d’ouverture, on va voir la notion de profondeur de champ.

Influence du nombre d’ouverture sur la profondeur de champ

Quand on prend une photo, il y a une partie nette et le reste est flou. La profondeur de champ est le terme technique qui désigne la partie nette de la photo, ou plus techniquement la zone où l’on doit positionner le sujet de la prise de vue pour qu’il soit net sur la photo.

L’étendue de cette zone est déterminée par les paramètres de prise de vue et nous allons voir que l’ouverture de la lentille a une très grande influence sur la profondeur de champ.

Et pour voir ça, on va tout simplement utiliser une série de photos que j’ai réalisée en changeant uniquement le nombre d’ouverture (à ISO 100). Mon appareil photo est en mode priorité à l’ouverture, comme ça il fait automatiquement le changement du temps d’exposition pour avoir la même exposition.

PinitProfondeur de champ ouverture lentille triangle exposition

Sur la première photo (f/2), seule une petite partie de l’image est nette, la profondeur de champ est très faible. Le temps d’exposition est aussi bas car, en ouvrant à f/2.0 (équivalent à la baie vitrée), beaucoup de lumière entre rapidement dans l’objectif, l’appareil n’a donc pas besoin de rester longtemps ouvert. Plus on diminue l’ouverture du diaphrgme (on va vers les nombres d’ouverture grands), plus la zone nette s’agrandit et le temps d’exposition s’allonge (on doit laisser ouvert le diaphragme plus longtemps pour avoir la même quantité de lumière. Le cas extrême est pour f/22, le temps d’exposition est de 2 secondes et presque toute l’image est nette.

Si j’avais voulu publier cette photo dans la continuité de mes articles culinaires, j’aurais choisi un nombre d’ouverture entre 3.5 et 5 pour lesquels une partie de la nourriture est nette mais le reste flou, ce qui permet de diriger les yeux vers l’élément le plus important, à savoir la nourriture.

En résumé, plus on ouvre le diaphragme (nombre d’ouverture faible), plus le temps d’exposition sera court et plus la profondeur de champ sera faible.

En pratique, on utilise souvent une profondeur de champ faible pour les portraits (f/1.8 par exemple) pour mettre en avant le visage avec un fond flou, et une profondeur de champ grande pour les paysages (f/10-f/16 par exemple) pour avoir tous les détails. A savoir que dans le cas des nombres d’ouverture élevés, on se retrouve souvent à utiliser un trépied ou augmenter l’ISO pour pouvoir shooter à la main.

Intérêt d’un nombre d’ouverture faible

Outre le fait que l’on puisse diminuer la profondeur de champ avec un nombre d’ouverture faible, on peut surtout photographier plus facilement dans les conditions limites, à savoir de faible luminosité (on voit alors pourquoi les professionnels achètent les objectifs à nombre d’ouverture bas). Et c’est là qu’on va revenir au triangle d’exposition (il était temps je sais…). Lorsqu’il fait nuit ou très sombre, on a deux possibilités pour garder des temps d’exposition habituels :

  • on augmente l’ISO pour augmenter la sensibilité du capteur et donc nécessiter moins de lumière (on verra que cela à un inconvénient).
  • on diminue le nombre d’ouverture pour emmagasiner la lumière plus rapidement (plus grande ouverture du diaphragme).

La deuxième technique permet de ne pas toucher à l’ISO, ou du moins de pouvoir garder cette marge de manoeuvre s’il y a encore besoin de modifier l’ISO pour garder un temps d’exposition convenable.

Maintenant, vous savez tout, ou presque, sur le nombre d’ouverture et la profondeur de champ !

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Gérer la lumière : le triangle de l’exposition

Je ne sais pas si vous en avez déjà entendu parlé, mais ce triangle de l’exposition (the exposure triangle) est à la base de la photographie. Elle met en jeu trois paramètres, le temps d’exposition, l’ouverture de la lentille et l’ISO. Ce sont, si vous participez au Projet Photo 52, des paramètres que je vous demande de donner quand vous publiez votre photo. Et c’est là que vous allez comprendre à quoi ils servent dans cette série d’articles.

Le triangle de l’exposition

On parlera pas à pas des 3 paramètres dans 3 articles différents (je donne aussi les termes anglais) :

Dans cet article d’introduction, je vais simplement introduire la notion de triangle d’exposition pour voir le concept général. Pour résumer ce triangle, rien de mieux qu’une image !

PinitTriangle exposition
Ce qu’il faut comprendre pour l’instant, c’est que ces 3 paramètres ont une influence sur la lumière qui va arriver sur le capteur de l’appareil photo et donc sur la luminosité et l’exposition de la photo.

En plus de cela, chaque paramètre a une influence sur les autres, ils sont véritablement liés les uns aux autres. Par exemple, si j’augmente l’ISO, c’est-à-dire que mon appareil a moins besoin de lumière pour faire une photo, cela va avoir une influence sur l’ouverture de la lentille et le temps d’exposition que je vais pouvoir utiliser pour avoir une image « potable ».

Pinittriangle d'exposition

Sur un appareil réflex ou bridge, on peut utiliser des modes qui nous laissent gérer ces 3 paramètres :

  • tous à la fois en mode manuel (M sur la photo du dessus).
  • deux paramètres avec le mode priorité à l’ouverture (A ou Av comme Aperture) : on gère alors l’ouverture de la lentille et l’ISO.
  • deux paramètres toujours avec le mode priorité à la vitesse (Tv ou S comme Shutter) : on gère alors la le temps d’exposition (ou vitesse de l’obturateur) et l’ISO.

Avec les deux derniers modes, l’appareil photo règlera automatiquement le troisième paramètre (que vous ne gérez pas) selon les 2 autres paramètres que vous aurez réglés. Si on utilise le mode automatique, c’est l’appareil photo qui va faire tous les réglages.

On dit souvent que le mode manuel est le Saint Graal du photographe, mais je peux vous dire que j’aime aussi utiliser les 2 autres modes ! On verra plus tard pourquoi il existe ces 2 modes priorité à la vitesse et priorité à l’ouverture et dans quels cas choisir l’un ou l’autre.

Surexposition et sous-exposition

Trouver l’exposition adaptée est le premier pas vers une photo réussie. Si vous avez un appareil photo compact, c’est souvent lui qui fera les réglages à votre place pour trouver la bonne exposition.

PinitTriangle d'exposition

On parle souvent de surexposition ou de sous-exposition d’une photo lorsque la photo est saturée en blanc (surexposition) trop de lumière a atteint le capteur, ou saturée en noir (sous-exposition) qui correspond là à un manque de lumière pour le capteur.

Pinittriangle d'exposition

Les 3 paramètres, ISO, ouverture de la lentille et temps d’exposition, vont vous permettre de jouer sur la quantité de lumière qui atteint le capteur et donc gérer ces problèmes de sous- ou surexposition.

PinitTriangle exposition

Il faut aussi savoir que prendre des photos en surexposition ou en sous-exposition sont aussi des techniques à part entière qui donnent des effets très créatifs (on parle alors de photo high-key ou low-key en anglais), personnellement j’aime beaucoup ! Si vous utilisez le mode automatique, vous ne pourrez pas faire de photos de ce style car votre appareil photo voudra trouver la bonne exposition.

Pinittriangle d'exposition

La métaphore de la fenêtre

Revenons au triangle d’exposition. Il faut maintenant savoir comment chaque paramètre influe sur la quantité de lumière reçue par le capteur. Les photographes aiment souvent utiliser des métaphores pour comprendre tout ça. Personnellement, je trouve assez simple et facile à comprendre celle de la fenêtre.

Supposons que nous sommes dans une pièce avec une seule fenêtre. On joue le rôle de capteur (nos yeux bien sûr) et la fenêtre représente tout simplement le diaphragme de l’appareil photo.

Pinittriangle d'exposition

Premier paramètre : l’ISO

Comme précisé tout au début de cet article, il faut voir l’ISO comme la sensibilité du capteur à la lumière. Cela signifie tout simplement que si l’on augmente l’ISO, le capteur aura besoin de moins de lumière pour faire la photo. Si on diminue l’ISO, l’appareil nécessitera plus de lumière pour faire la même photo.

Pour utiliser la métaphore, on va mettre des lunettes de soleil. Oui, moi je mets des lunettes de soleil chez moi ;). A ce moment-là, la lumière nous paraît moins forte, on a donc fait l’équivalent d’une diminution de l’ISO vu que moins de lumière arrive jusqu’à nos yeux. Si on enlève les lunettes, on augmente l’ISO et la lumière paraît plus forte.

Deuxième paramètre : l’ouverture de la lentille

L’ouverture de la lentille est la taille de l’ouverture du diaphragme pendant la prise de vue. Dans notre métaphore de la fenêtre, l’ouverture de la lentille correspond à la taille de la fenêtre.

Pinittriangle d'exposition

Si on change la fenêtre par une baie vitrée, la lumière entrant dans la pièce sera bien évidemment plus grande ! Et si on met une fenêtre de la taille d’un trou de serrure (oui j’ai envie d’une fenêtre de la taille d’un trou de serrure, j’assume totalement !), et bien là je vous laisse deviner que la pièce sera bien moins éclairée, non ?

Personnellement, je suis une fan de la baie vitrée, mais la métaphore est vraiment réaliste parce que la baie vitrée coûte vraiment plus chère que la fenêtre standard, c’est-à-dire que les objectifs capables d’avoir une grande ouverture de focale sont plus chers (beaucoup plus chers même…).

Troisième paramètre : le temps d’exposition

Le temps d’exposition est donc le temps pendant lequel le diaphragme est ouvert. La vitesse d’obturation ou temps d’exposition va être défini par la rapidité de l’ouverture et de la fermeture des volets. Ça, c’est de la vraie métaphore, parce que va ouvrir et fermer des volets en 1/60 secondes… Bref, plus vous laissez ouverts les volets longtemps, et plus nos yeux emmagasineront de la lumière.

Pinittriangle d'exposition

Pour tout vous dire, il existe d’autres métaphores, dont celle du bronzage… Mais pour moi ça fait trop mal, je prends toujours un coup de soleil (grosse surexposition),  malgré un temps d’exposition faible (vitesse de l’obturation) et une protection UV maximale (petite ouverture de focale). Mon ISO de peau est beaucoup trop haut, non ???

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