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Photographie : ISO et triangle d’exposition

Si vous vous rappelez de l’article d’introduction au triangle d’exposition, nous avons trois paramètres qui vont déterminer la quantité de lumière de notre photo : l’ouverture, le temps d’exposition et l’ISO.

PinitTriangle d'exposition photographie

Dans cet article, on va, comme le titre l’indique, nous intéresser à la vitesse ISO. C’est une notion assez technique à la base, mais pour simplifier tout cela, on va dire que l’ISO représente la sensibilité du capteur à la lumière.

En pratique, c’est quoi l’ISO ?

ISO est l’abbréviation anglaise pour International Standards Organisation. On utilise en fait un nombre pour quantifier la sensibilité du capteur de l’appareil photo : 100, 200, 400, 800 et 1600 sont par exemple les ISO disponibles pour mon appareil photo réflex. Pour les appareils photo plus récents, on peut aller jusqu’à 3200, 6400, 12 800 ! On peut aussi aller en-dessous de l’ISO 100 : 64 par exemple. Ce sont les nombres qu’on trouve habituellement, mais certains appareils photo proposent aussi des ISO intermédiaires.

Le plus important, c’est de savoir qu’on a des ISO faibles et des ISO élevés !

A quoi ça me sert d’avoir plein de nombres d’ISO  ?

En revenant à la métaphore de la fenêtre, on peut dire qu’à un faible ISO, on met des lunettes de soleil à son capteur : il devient moins sensible aux rayons du soleil et il faudra donc compenser cette faible sensibilité en faisant entrer une grande quantité de lumière  en utilisant une grande ouverture ou un long temps d’exposition.

Au contraire, avec un ISO élevé, on retire les lunettes de soleil au capteur, il devient beaucoup plus sensible aux rayons du soleil : il faut alors soit diminuer l’ouverture (plisser les yeux comme je le fais souvent quand je suis éblouie par le soleil) ou diminuer le temps d’exposition (pour ne pas prendre un coup de soleil par exemple).

Ben alors, si je me mets à un ISO élevé, je serais tranquille !

Oui mais non ! Dans un monde de bisounours, on ferait ça : à un ISO élevé, pas besoin de lentilles avec de grandes ouvertures, on n’aurait pas non plus de flou de bougé vu qu’on pourrait avoir des temps d’exposition très courts ! Mais dans la réalité, utiliser un ISO élevé peut avoir de gros inconvénients et on va voir cela tout de suite en images.

PinitPhotographie ISO triangle exposition

Avec mon appareil photo, j’ai fait la même photographie d’une superbe composition (je vous laisse admirer mon savoir-faire ;)) en mode priorité à l’ouverture. Je me suis calée sur une ouverture donnée et j’ai simplement modifié l’ISO pour voir son influence sur la  qualité de la photo.

Augmenter l’ISO augmente le bruit

PinitPhotographie ISO triangle exposition

L’image ci-dessus est un zoom sur le bouchon du surligneur, qui est censé être de couleur noir de manière uniforme. On va clairement l’augmentation du bruit, ces points qui viennent casser la teinte uniforme jusqu’à l’ISO 1600 où le bruit est vraiment très important !

On distingue en fait 2 sortes de bruit :

  • le bruit monochromatique : les points blancs qui deviennent de plus en plus gros quand l’ISO augmente. On peut souvent s’en débarasser sous Photoshop avec le filtre réduction du bruit, ou avec des logiciels dédiés à cette tâche.
  • le bruit chromatique : c’est ce que le photographe aime le moins. Au lieu d’avoir des points blancs, on se retrouve avec des points de couleur différentes. La réduction de ce bruit est beaucoup plus difficile à faire sans perdre trop de résolution sur la photo complète. On n’en voit pas sur les photos de mon appareil photo, mais on peut trouver ce bruit sur des appareils photo de moins bonne qualité.

Selon l’appareil photo que vous utilisez, la qualité de la photo sera plus ou moins bonne à des ISO élevés. C’est un paramètre que l’on teste toujours quand on découvre un appareil photo, parce qu’il a une grande influence sur la qualité de la photographie.

Un ISO élevé va aussi diminuer la netteté de l’image !

PinitPhotographie ISO triangle exposition

Et pour voir ça, le texte sera notre meilleur test. Sur l’image ci-dessus, j’ai regroupé des zooms à 100 % d’une inscription sur les lunettes de soleil. A ISO 100, pas de problème, le texte est bien net. Plus l’ISO augmente, plus le bruit augmente, mais on voit aussi que le texte devient un peu flou sur les bords. C’est la netteté de la photographie qui en prend un coup !

Alors je fais quoi avec l’ISO ?

Et bien, le mieux est d’essayer de garder une valeur ISO assez basse quand la luminosité le permet. Quand il fait beau et qu’on photographie à l’extérieur, on peut se permettre de baisser l’ISO à 100. En intérieur et pour les journées nuageuses, on sera souvent amenés à utiliser un ISO 400, voire 800.

Dès que les conditions de lumière diminuent, tombée de la nuit par exemple, on augmente l’ISO. Si l’on a un objectif photo avec une grande ouverture, l’augmentation de l’ISO combinée à cette grande ouverture permettront de garder un temps d’exposition convenable.

En clair, il faut jongler, en essayant de garder un ISO modéré selon les conditions de luminosité, tout en gardant en tête les 2 autres paramètres, ouverture et temps d’exposition.

N’hésitez donc pas à jouer sur cette valeur d’ISO, à explorer les possibilités de votre appareil photo !

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Photographie : régler la balance des blancs

Sur ordre suggestion de Nol, nous allons nous intéresser à la balance des blancs avant de repartir dans le triangle d’exposition. C’est une fonction qui est souvent méconnue des débutants, alors qu’elle est très importante et facile à utiliser.

En clair, selon la situation lumineuse dans laquelle vous vous trouvez au moment de la prise de vue (soleil, nuageux, éclairage par ampoule,…), les photographies, et surtout le blanc, peuvent ressortir jaunes (éclairage par ampoule) par exemple. En réglant bien la balance des blancs, vous allez pouvoir éliminer ou au moins limiter cette teinte indésirable.

Cet effet se voit surtout sur les parties blanches de la photo, qui prennent une teinte selon la situation lumineuse, d’où le nom de balance des blancs.

Sur l’appareil photo, que ce soit un réflex, un compact ou un bridge, on accède le plus souvent rapidement au menu de réglage de la balance des blancs. Il suffit juste de trouver sur quel bouton appuyer, celui de mon réflex a l’indication WB comme White Balance (balance des blancs en anglais).

PinitBalance des blancs photographie

Nous allons voir en images l’influence du changement de la balance des blancs. En lumière naturelle, j’ai seulement modifié la balance des blancs en utilisant les réglages prédéfinis. Plusieurs situations sont préenregistrées pour vous faciliter la tâche au moment du réglage.

Balance des blancs : mode Auto

On peut choisir de laisser l’appareil photo choisir lui-même les réglages avec le mode Auto. L’appareil photo se débrouille alors tout seul.

PinitBalance des blancs photographie

A partir de cette photo, nous allons maintenant voir les différences avec les autres modes de balance des blancs.

Balance des blancs : mode éclairage à ampoule incandescente

On est là dans la situation qu’on déteste le plus, lorsque l’on doit photographier en intérieur avec l’éclairage d’une ampoule, qui donne une teinte jaune à la photographie. C’est dans ces cas-là que l’on doit modifier la balance des blancs et se placer sur l’icone d’une ampoule, tout simplement !

PinitBalance des blancs photographie

Dans ma situation, je n’avais normalement pas besoin d’utiliser ce mode. Pour autant, on voit que l’appareil rajoute en fait une teinte bleutée à la photo, et surtout aux endroits qui devraient être blancs. Cela s’explique simplement par le schéma ci-dessous :

PinitBalance des blancs photographie

On voit ici la composition de la lumière blanche. Si le jaune est trop présent (éclairage par ampoule à incandescence), le blanc devient jaune (on part vers le bas). Pour rééquilibrer les couleurs et retrouver un vrai blanc, on doit simplement ajouter du bleu (on repart vers le haut). C’est donc en choisissant le mode ampoule incandescente qu’on prévient l’appareil photo que l’ambiance lumineuse va être « jaune », il va donc en conséquence ajouter du bleu pour éviter que la photo reste jaune.

Balance des blancs : mode éclairage fluorescent

C’est souvent le cas lorsque l’éclairage provient de néons.

PinitBalance des blancs photographie

Dans ce cas, la lumière est souvent proche du blanc mais pas complètement. On voit qu’on ajoute encore ici du bleu mais aussi un peu de vert (on est plus proche du cyan que du bleu).

Balance des blancs : mode soleil

C’est le cas d’une utilisation de la lumière naturelle, mais plus spécifiquement pour un jour ensoleillé.

PinitBalance des blancs photographie

En plein soleil, la lumière est toujours un peu jaune, pas autant que sous l’éclairage d’une lampe mais un rééquilibrage peut être nécessaire.

Balance des blancs : mode flash

Lorsque vous utilisez votre flash, n’hésitez pas à utiliser ce mode.

PinitBalance des blancs photographie

Il permettra de gérer l’effet de lumière extrêmement blanche qui est issue de l’utilisation du flash.

Balance des blancs : mode nuageux

La photographie est toujours prise à la lumière naturelle, mais le temps est nuageux, la lumière n’est donc pas aussi agressive que pendant une journée ensoleillée.

PinitBalance des blancs photographie

Il y a toujours un peu de bleu qui est ajouté, mais en moins grande quantité qu’en cas de lumière directe du soleil.

Balance des blancs : mode ombragé

Toujours en lumière naturelle, mais dans un endroit ombragé. La luminosité n’est pas du tout la même que sous le soleil direct, on a donc un autre mode dédié à ce type de situation.

PinitBalance des blancs photographie

Ici, on ne voit plus de teinte bleutée comme dans les autres modes (ampoule incandescente ou nuageux). Le rééquilibrage est très doux et ici il convient à la situation de la prise de vue. J’étais en intérieur, avec une lumière naturelle mais non directe, ce qui correspond au mode ombragé.

Balance des blancs : mode personnalisé

Il existe un dernier mode de balance des blancs que l’on peut régler soi-même. Vous pouvez vous référer à votre manuel pour connaître comment le mettre en oeuvre. Voici un exemple avec le réglage qui est enregistré sur mon appareil photo.

PinitBalance des blancs photographie

Vous voyez qu’on peut avoir des réglages complètement loufoques selon ses envies, et je suis même sûre que ça peut donner lieu à des situations créatives ;).

Et la balance des blancs pour la nuit ?

Petit bonus : quand vous faites des photos de nuit, régler votre balance des blancs sur le mode lumière directe. Cela permet de garder les jolies couleurs de la nuit bien vives !

Maintenant, c’est à votre tour d’expérimenter le réglage de la balance des blancs, et surtout d’y penser à chaque fois que vous faites une photo !

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Question technique de la semaine : 3/52

Je suis en retard, et en plus cette semaine ne m’a pas vraiment donné beaucoup de matière à vous poser une question trop difficile ! Je vois sur les blogs que je suis que la technique s’améliore et on parle beaucoup réglages et c’est super. Quand je vois que la photo est devenue une passion pour certaines et que ces filles (oui oui c’est vous les filles) ne sortent plus sans leur appareil photo, je dis chapeau bas ! Je suis là pour que cette passion reste vivante jusqu’au bout du projet photo 52 et que vous puissiez apprécier à fond la photographie et tout ce que ça sous-entend.

Revenons à la question technique de la semaine. La semaine dernière, je vous avais donné un objectif et vous deviez m’expliquer ce à quoi il pouvait servir et surtout quels étaient ses spécifications. Cette semaine, on va inverser la question.

PinitProjet Photo 52 petit déjeuner

Je veux faire de beaux bokeh, et je voudrais savoir comment on les fait ! Et surtout, je veux savoir avec quel(s) types de lentilles je peux en faire.

A votre avis, qu’est-ce qui est à considérer pour faire des bokeh (focale, nombre f, zoom, grand angle, Stabilisation d’image, mode macro,…) ?

Vous avez des idées de lentilles (donnez juste le nombre f et la focale) qui pourraient me servir pour facilement créer des bokeh ?

Et les bokeh, c’est toujours rond ?

On peut faire des bokeh en forme de coeur par exemple ???

Oui, c’est LA question technique de la semaine… Elle est juste multiple 😛 ! Allez, dites-moi tout ;).

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Question technique de la semaine : 2/52

Je n’ai pas eu le temps de mettre en ligne ma question de la semaine hier mais on va faire ça aujourd’hui, ça ne change rien !Pour le coup, je vais vous mettre à contribution pour cet exemple qui peut arriver à tous. Un ami me prête un objectif, il ne me dit pas ce que c’est et je dois donc me débrouiller toute seule pour savoir quelle est cette lentille. Je vais avoir besoin de vous pour me dire quelle est cette lentille (pas la marque, on s’en fout un peu), ses caractéristiques techniques : focale, nombre d’ouverture.

Vous devez aussi m’expliquer ce que me permet de faire le nombre d’ouverture de cette focale et dans quelles conditions on va pouvoir utiliser tel ou tel nombre f.  Je vous rappelle que le thème technique de la semaine était l’ouverture du diaphragme et le nombre f ! Si vous vous sentez d’attaque, dites-moi dans quel cas vous l’utiliseriez (portrait, paysage, macro…) Dites-moi tout sur cette lentille pour que je puisse l’utiliser facilement !

Voilà l’objectif dont on va parler :

PinitOjectif test question technique de la semaine

Et on copie pas sur son voisin, hein !!!

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L’ouverture de la lentille : nombre f et triangle d’exposition

Après l’article d’introduction générale au triangle d’exposition, nous allons entrer un peu plus dans le détail pour voir ce que sont vraiment ces 3 paramètres (ISO, ouverture de la lentille et temps d’exposition). Vous allez tous devenir rapidement des experts des termes techniques et tout va vous sembler beaucoup plus simple et compréhensible !

Introduction à la notion d’ouverture de la lentille

Terme technique : nombre d’ouverture ou nombre f

Dans cet article, nous allons nous intéresser à l’ouverture de la lentille. Nous allons parler du nombre d’ouverture (NO), aussi appelé en anglais « f-number« , d’où les termes f/2.8, f/5.6 (on peut aussi voir des fois f 2.8 et f 5.6 pour les fainéants). Le nombre d’ouverture (nombre f) est en fait déterminé avec un calcul mathématique (je vous passe les détails de la physique optique, ça n’a pas beaucoup d’intérêt pour nous) qui prend en compte la distance focale de l’objectif (distance entre l’entrée de l’objectif et le capteur de l’appareil photo) et le diamètre de la lentille.

Pour modifier ce nombre d’ouverture, on va en fait utiliser le diaphragme (ci-dessous) que l’on va plus ou moins fermer pour contrôler la quantité de lumière qui pourra entrer dans l’objectif par le petit trou.

PinitDiaphragme ouverture lentille triangle d'exposition

En vrai, c’est quoi le nombre d’ouverture ?

Un schéma vaut mieux qu’un long discours, j’ai donc représenté sur l’image ci-dessous l’ouverture du diaphragme selon le nombre d’ouverture choisi (bien évidemment le schéma n’est pas à l’échelle, c’est juste pour voir l’influence du nombre sur l’ouverture du diaphragme).

PinitOuverture lentille triangle exposition

Si vous vous souvenez du triangle d’exposition et surtout de la métaphore de la fenêtre, vous comprendrez tout de suite qu’on va retrouver la baie vitrée pour des nombres d’ouverture faibles (1.2, 1.4, 1.8), une fenêtre standard pour les nombres d’ouverture un peu plus grands (5.6, 8,…) et le trou de serrure est représenté par des valeurs plus grandes comme 13, 16 ou encore 22.

Sur mon objectif, il y a un nombre d’ouverture, c’est quoi ?

PinitOuverture de lentille triangle exposition
Prenons un objectif comme le 50mm f/1.8, par exemple le Canon qu’on voit ci-contre. Vous pouvez lire sur la focale (50mm) et le nombre d’ouverture représenté par 1:1.8 (à lire 1 divisé par 1.8), ce qui revient bien à f/1.8. Ce nombre d’ouverture que vous lirez toujours sur les objectifs représente l’ouverture maximale de cet objectif. Vous ne pourrez donc pas utiliser des nombres d’ouverture plus faibles que celui indiqué sur l’objectif car le diaphragme ne sera pas capable de s’ouvrir plus que pour cette valeur.

Bien évidemment, plus on veut descendre vers des nombres d’ouverture bas, c’est-à-dire des ouvertures grandes, et plus les objectifs coûteront chers.

On voit surtout ces différences de prix avec les télézooms. Parmi les objectifs de même focale, il existe souvent différents modèles selon le nombre d’ouverture minimal que l’on peut atteindre avec ces objectifs. Nous allons prendre l’exemple d’un télézoom 70 – 200 mm. Canon propose 2 modèles (pour les puristes, je ne parle que des 2 modèles avec stabilisation d’images) :

  • le 70 -200 mm f/4.0. Prix indicatif : 1000 €. Poids : 760 g.
  • le 70- 200 mm f/2.8. Prix indicatif : 1900 €. Poids : 1,5 kg, et là , c’est l’objectif qu’on pose sur le trépied et non plus l’appareil photo !

Pour résumer, si on passe du f/4.0 au f/2.8, on double le prix ET le poids ! Pourquoi ? Pour atteindre des nombres d’ouverture bas (surtout sur un télézoom), il faut ajouter des systèmes optiques complexes (comme si ça ne l’était pas déjà assez) qui augmentent non seulement le prix (c’est pas gratuit tout ça !) mais aussi le poids (ben oui y’a plus de choses dans l’objectif !).

Soit dit en passant, le 70 – 200 mm f/2.8 est utilisé le plus souvent par des amateurs très très sérieux dans la photographie (qui peuvent se permettre de mettre autant d’argent dans un objectif) ou tout simplement des professionnels !

Mais pourquoi on veut un nombre d’ouverture faible ?

Avant de parler de l’intérêt d’un objectif avec un faible nombre d’ouverture, on va voir la notion de profondeur de champ.

Influence du nombre d’ouverture sur la profondeur de champ

Quand on prend une photo, il y a une partie nette et le reste est flou. La profondeur de champ est le terme technique qui désigne la partie nette de la photo, ou plus techniquement la zone où l’on doit positionner le sujet de la prise de vue pour qu’il soit net sur la photo.

L’étendue de cette zone est déterminée par les paramètres de prise de vue et nous allons voir que l’ouverture de la lentille a une très grande influence sur la profondeur de champ.

Et pour voir ça, on va tout simplement utiliser une série de photos que j’ai réalisée en changeant uniquement le nombre d’ouverture (à ISO 100). Mon appareil photo est en mode priorité à l’ouverture, comme ça il fait automatiquement le changement du temps d’exposition pour avoir la même exposition.

PinitProfondeur de champ ouverture lentille triangle exposition

Sur la première photo (f/2), seule une petite partie de l’image est nette, la profondeur de champ est très faible. Le temps d’exposition est aussi bas car, en ouvrant à f/2.0 (équivalent à la baie vitrée), beaucoup de lumière entre rapidement dans l’objectif, l’appareil n’a donc pas besoin de rester longtemps ouvert. Plus on diminue l’ouverture du diaphrgme (on va vers les nombres d’ouverture grands), plus la zone nette s’agrandit et le temps d’exposition s’allonge (on doit laisser ouvert le diaphragme plus longtemps pour avoir la même quantité de lumière. Le cas extrême est pour f/22, le temps d’exposition est de 2 secondes et presque toute l’image est nette.

Si j’avais voulu publier cette photo dans la continuité de mes articles culinaires, j’aurais choisi un nombre d’ouverture entre 3.5 et 5 pour lesquels une partie de la nourriture est nette mais le reste flou, ce qui permet de diriger les yeux vers l’élément le plus important, à savoir la nourriture.

En résumé, plus on ouvre le diaphragme (nombre d’ouverture faible), plus le temps d’exposition sera court et plus la profondeur de champ sera faible.

En pratique, on utilise souvent une profondeur de champ faible pour les portraits (f/1.8 par exemple) pour mettre en avant le visage avec un fond flou, et une profondeur de champ grande pour les paysages (f/10-f/16 par exemple) pour avoir tous les détails. A savoir que dans le cas des nombres d’ouverture élevés, on se retrouve souvent à utiliser un trépied ou augmenter l’ISO pour pouvoir shooter à la main.

Intérêt d’un nombre d’ouverture faible

Outre le fait que l’on puisse diminuer la profondeur de champ avec un nombre d’ouverture faible, on peut surtout photographier plus facilement dans les conditions limites, à savoir de faible luminosité (on voit alors pourquoi les professionnels achètent les objectifs à nombre d’ouverture bas). Et c’est là qu’on va revenir au triangle d’exposition (il était temps je sais…). Lorsqu’il fait nuit ou très sombre, on a deux possibilités pour garder des temps d’exposition habituels :

  • on augmente l’ISO pour augmenter la sensibilité du capteur et donc nécessiter moins de lumière (on verra que cela à un inconvénient).
  • on diminue le nombre d’ouverture pour emmagasiner la lumière plus rapidement (plus grande ouverture du diaphragme).

La deuxième technique permet de ne pas toucher à l’ISO, ou du moins de pouvoir garder cette marge de manoeuvre s’il y a encore besoin de modifier l’ISO pour garder un temps d’exposition convenable.

Maintenant, vous savez tout, ou presque, sur le nombre d’ouverture et la profondeur de champ !

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Gérer la lumière : le triangle de l’exposition

Je ne sais pas si vous en avez déjà entendu parlé, mais ce triangle de l’exposition (the exposure triangle) est à la base de la photographie. Elle met en jeu trois paramètres, le temps d’exposition, l’ouverture de la lentille et l’ISO. Ce sont, si vous participez au Projet Photo 52, des paramètres que je vous demande de donner quand vous publiez votre photo. Et c’est là que vous allez comprendre à quoi ils servent dans cette série d’articles.

Le triangle de l’exposition

On parlera pas à pas des 3 paramètres dans 3 articles différents (je donne aussi les termes anglais) :

Dans cet article d’introduction, je vais simplement introduire la notion de triangle d’exposition pour voir le concept général. Pour résumer ce triangle, rien de mieux qu’une image !

PinitTriangle exposition
Ce qu’il faut comprendre pour l’instant, c’est que ces 3 paramètres ont une influence sur la lumière qui va arriver sur le capteur de l’appareil photo et donc sur la luminosité et l’exposition de la photo.

En plus de cela, chaque paramètre a une influence sur les autres, ils sont véritablement liés les uns aux autres. Par exemple, si j’augmente l’ISO, c’est-à-dire que mon appareil a moins besoin de lumière pour faire une photo, cela va avoir une influence sur l’ouverture de la lentille et le temps d’exposition que je vais pouvoir utiliser pour avoir une image « potable ».

Pinittriangle d'exposition

Sur un appareil réflex ou bridge, on peut utiliser des modes qui nous laissent gérer ces 3 paramètres :

  • tous à la fois en mode manuel (M sur la photo du dessus).
  • deux paramètres avec le mode priorité à l’ouverture (A ou Av comme Aperture) : on gère alors l’ouverture de la lentille et l’ISO.
  • deux paramètres toujours avec le mode priorité à la vitesse (Tv ou S comme Shutter) : on gère alors la le temps d’exposition (ou vitesse de l’obturateur) et l’ISO.

Avec les deux derniers modes, l’appareil photo règlera automatiquement le troisième paramètre (que vous ne gérez pas) selon les 2 autres paramètres que vous aurez réglés. Si on utilise le mode automatique, c’est l’appareil photo qui va faire tous les réglages.

On dit souvent que le mode manuel est le Saint Graal du photographe, mais je peux vous dire que j’aime aussi utiliser les 2 autres modes ! On verra plus tard pourquoi il existe ces 2 modes priorité à la vitesse et priorité à l’ouverture et dans quels cas choisir l’un ou l’autre.

Surexposition et sous-exposition

Trouver l’exposition adaptée est le premier pas vers une photo réussie. Si vous avez un appareil photo compact, c’est souvent lui qui fera les réglages à votre place pour trouver la bonne exposition.

PinitTriangle d'exposition

On parle souvent de surexposition ou de sous-exposition d’une photo lorsque la photo est saturée en blanc (surexposition) trop de lumière a atteint le capteur, ou saturée en noir (sous-exposition) qui correspond là à un manque de lumière pour le capteur.

Pinittriangle d'exposition

Les 3 paramètres, ISO, ouverture de la lentille et temps d’exposition, vont vous permettre de jouer sur la quantité de lumière qui atteint le capteur et donc gérer ces problèmes de sous- ou surexposition.

PinitTriangle exposition

Il faut aussi savoir que prendre des photos en surexposition ou en sous-exposition sont aussi des techniques à part entière qui donnent des effets très créatifs (on parle alors de photo high-key ou low-key en anglais), personnellement j’aime beaucoup ! Si vous utilisez le mode automatique, vous ne pourrez pas faire de photos de ce style car votre appareil photo voudra trouver la bonne exposition.

Pinittriangle d'exposition

La métaphore de la fenêtre

Revenons au triangle d’exposition. Il faut maintenant savoir comment chaque paramètre influe sur la quantité de lumière reçue par le capteur. Les photographes aiment souvent utiliser des métaphores pour comprendre tout ça. Personnellement, je trouve assez simple et facile à comprendre celle de la fenêtre.

Supposons que nous sommes dans une pièce avec une seule fenêtre. On joue le rôle de capteur (nos yeux bien sûr) et la fenêtre représente tout simplement le diaphragme de l’appareil photo.

Pinittriangle d'exposition

Premier paramètre : l’ISO

Comme précisé tout au début de cet article, il faut voir l’ISO comme la sensibilité du capteur à la lumière. Cela signifie tout simplement que si l’on augmente l’ISO, le capteur aura besoin de moins de lumière pour faire la photo. Si on diminue l’ISO, l’appareil nécessitera plus de lumière pour faire la même photo.

Pour utiliser la métaphore, on va mettre des lunettes de soleil. Oui, moi je mets des lunettes de soleil chez moi ;). A ce moment-là, la lumière nous paraît moins forte, on a donc fait l’équivalent d’une diminution de l’ISO vu que moins de lumière arrive jusqu’à nos yeux. Si on enlève les lunettes, on augmente l’ISO et la lumière paraît plus forte.

Deuxième paramètre : l’ouverture de la lentille

L’ouverture de la lentille est la taille de l’ouverture du diaphragme pendant la prise de vue. Dans notre métaphore de la fenêtre, l’ouverture de la lentille correspond à la taille de la fenêtre.

Pinittriangle d'exposition

Si on change la fenêtre par une baie vitrée, la lumière entrant dans la pièce sera bien évidemment plus grande ! Et si on met une fenêtre de la taille d’un trou de serrure (oui j’ai envie d’une fenêtre de la taille d’un trou de serrure, j’assume totalement !), et bien là je vous laisse deviner que la pièce sera bien moins éclairée, non ?

Personnellement, je suis une fan de la baie vitrée, mais la métaphore est vraiment réaliste parce que la baie vitrée coûte vraiment plus chère que la fenêtre standard, c’est-à-dire que les objectifs capables d’avoir une grande ouverture de focale sont plus chers (beaucoup plus chers même…).

Troisième paramètre : le temps d’exposition

Le temps d’exposition est donc le temps pendant lequel le diaphragme est ouvert. La vitesse d’obturation ou temps d’exposition va être défini par la rapidité de l’ouverture et de la fermeture des volets. Ça, c’est de la vraie métaphore, parce que va ouvrir et fermer des volets en 1/60 secondes… Bref, plus vous laissez ouverts les volets longtemps, et plus nos yeux emmagasineront de la lumière.

Pinittriangle d'exposition

Pour tout vous dire, il existe d’autres métaphores, dont celle du bronzage… Mais pour moi ça fait trop mal, je prends toujours un coup de soleil (grosse surexposition),  malgré un temps d’exposition faible (vitesse de l’obturation) et une protection UV maximale (petite ouverture de focale). Mon ISO de peau est beaucoup trop haut, non ???

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