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Question technique de la semaine 7/52 : la profondeur de champ avec un appareil photo compact

Cette semaine, on va s’intéresser à un « problème » qu’on rencontre le plus souvent avec les compacts mais qui peut néanmoins toucher les appareils photo réflex. Cette question technique dérive directement d’une conversation avec Catoizi qui participe au projet photo 52. Cette conversation portait simplement sur le thème de la profondeur de champ, mais avec un appareil photo compact.

Quand on regarde le flou que l’on peut atteindre avec un réflex et un objectif à grande ouverture, il est normal de vouloir tester et obtenir la même chose sur son appareil photo compact. Malheureusement, certains appareils photo compacts ont une ouverture maximale pas très grande (celui de Catoizi n’ouvre qu’à f/3.5 par exemple).

PinitProfondeur de champ et ouverture lentille

Cette photo a été prise à f/3.5, et on voit distinctement que la profondeur de champ est assez grande et le flou reste très léger.

Pour obtenir un flou en fond d’une photo, on utilise la plus grande ouverture possible (si vous n’êtes pas d’accord, je vous conseille de retourner faire un tour du côté de l’article Ouverture de la lentille et profondeur de champ).

La question est simple :

Si le flou obtenu avec la plus grande ouverture ne convient pas (n’est pas assez prononcé), connaissez-vous une autre manière de faire (pas de bague macro, on utilise un compact je vous rappelle ;)) ?

PinitProfondeur de champ et ouverture lentille

On voit bien sur la photo de C@ro la différence de profondeur de champ avec l’objectif fixe 50 mm f/1.8.

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L’ouverture de la lentille : nombre f et triangle d’exposition

Après l’article d’introduction générale au triangle d’exposition, nous allons entrer un peu plus dans le détail pour voir ce que sont vraiment ces 3 paramètres (ISO, ouverture de la lentille et temps d’exposition). Vous allez tous devenir rapidement des experts des termes techniques et tout va vous sembler beaucoup plus simple et compréhensible !

Introduction à la notion d’ouverture de la lentille

Terme technique : nombre d’ouverture ou nombre f

Dans cet article, nous allons nous intéresser à l’ouverture de la lentille. Nous allons parler du nombre d’ouverture (NO), aussi appelé en anglais « f-number« , d’où les termes f/2.8, f/5.6 (on peut aussi voir des fois f 2.8 et f 5.6 pour les fainéants). Le nombre d’ouverture (nombre f) est en fait déterminé avec un calcul mathématique (je vous passe les détails de la physique optique, ça n’a pas beaucoup d’intérêt pour nous) qui prend en compte la distance focale de l’objectif (distance entre l’entrée de l’objectif et le capteur de l’appareil photo) et le diamètre de la lentille.

Pour modifier ce nombre d’ouverture, on va en fait utiliser le diaphragme (ci-dessous) que l’on va plus ou moins fermer pour contrôler la quantité de lumière qui pourra entrer dans l’objectif par le petit trou.

PinitDiaphragme ouverture lentille triangle d'exposition

En vrai, c’est quoi le nombre d’ouverture ?

Un schéma vaut mieux qu’un long discours, j’ai donc représenté sur l’image ci-dessous l’ouverture du diaphragme selon le nombre d’ouverture choisi (bien évidemment le schéma n’est pas à l’échelle, c’est juste pour voir l’influence du nombre sur l’ouverture du diaphragme).

PinitOuverture lentille triangle exposition

Si vous vous souvenez du triangle d’exposition et surtout de la métaphore de la fenêtre, vous comprendrez tout de suite qu’on va retrouver la baie vitrée pour des nombres d’ouverture faibles (1.2, 1.4, 1.8), une fenêtre standard pour les nombres d’ouverture un peu plus grands (5.6, 8,…) et le trou de serrure est représenté par des valeurs plus grandes comme 13, 16 ou encore 22.

Sur mon objectif, il y a un nombre d’ouverture, c’est quoi ?

PinitOuverture de lentille triangle exposition
Prenons un objectif comme le 50mm f/1.8, par exemple le Canon qu’on voit ci-contre. Vous pouvez lire sur la focale (50mm) et le nombre d’ouverture représenté par 1:1.8 (à lire 1 divisé par 1.8), ce qui revient bien à f/1.8. Ce nombre d’ouverture que vous lirez toujours sur les objectifs représente l’ouverture maximale de cet objectif. Vous ne pourrez donc pas utiliser des nombres d’ouverture plus faibles que celui indiqué sur l’objectif car le diaphragme ne sera pas capable de s’ouvrir plus que pour cette valeur.

Bien évidemment, plus on veut descendre vers des nombres d’ouverture bas, c’est-à-dire des ouvertures grandes, et plus les objectifs coûteront chers.

On voit surtout ces différences de prix avec les télézooms. Parmi les objectifs de même focale, il existe souvent différents modèles selon le nombre d’ouverture minimal que l’on peut atteindre avec ces objectifs. Nous allons prendre l’exemple d’un télézoom 70 – 200 mm. Canon propose 2 modèles (pour les puristes, je ne parle que des 2 modèles avec stabilisation d’images) :

  • le 70 -200 mm f/4.0. Prix indicatif : 1000 €. Poids : 760 g.
  • le 70- 200 mm f/2.8. Prix indicatif : 1900 €. Poids : 1,5 kg, et là , c’est l’objectif qu’on pose sur le trépied et non plus l’appareil photo !

Pour résumer, si on passe du f/4.0 au f/2.8, on double le prix ET le poids ! Pourquoi ? Pour atteindre des nombres d’ouverture bas (surtout sur un télézoom), il faut ajouter des systèmes optiques complexes (comme si ça ne l’était pas déjà assez) qui augmentent non seulement le prix (c’est pas gratuit tout ça !) mais aussi le poids (ben oui y’a plus de choses dans l’objectif !).

Soit dit en passant, le 70 – 200 mm f/2.8 est utilisé le plus souvent par des amateurs très très sérieux dans la photographie (qui peuvent se permettre de mettre autant d’argent dans un objectif) ou tout simplement des professionnels !

Mais pourquoi on veut un nombre d’ouverture faible ?

Avant de parler de l’intérêt d’un objectif avec un faible nombre d’ouverture, on va voir la notion de profondeur de champ.

Influence du nombre d’ouverture sur la profondeur de champ

Quand on prend une photo, il y a une partie nette et le reste est flou. La profondeur de champ est le terme technique qui désigne la partie nette de la photo, ou plus techniquement la zone où l’on doit positionner le sujet de la prise de vue pour qu’il soit net sur la photo.

L’étendue de cette zone est déterminée par les paramètres de prise de vue et nous allons voir que l’ouverture de la lentille a une très grande influence sur la profondeur de champ.

Et pour voir ça, on va tout simplement utiliser une série de photos que j’ai réalisée en changeant uniquement le nombre d’ouverture (à ISO 100). Mon appareil photo est en mode priorité à l’ouverture, comme ça il fait automatiquement le changement du temps d’exposition pour avoir la même exposition.

PinitProfondeur de champ ouverture lentille triangle exposition

Sur la première photo (f/2), seule une petite partie de l’image est nette, la profondeur de champ est très faible. Le temps d’exposition est aussi bas car, en ouvrant à f/2.0 (équivalent à la baie vitrée), beaucoup de lumière entre rapidement dans l’objectif, l’appareil n’a donc pas besoin de rester longtemps ouvert. Plus on diminue l’ouverture du diaphrgme (on va vers les nombres d’ouverture grands), plus la zone nette s’agrandit et le temps d’exposition s’allonge (on doit laisser ouvert le diaphragme plus longtemps pour avoir la même quantité de lumière. Le cas extrême est pour f/22, le temps d’exposition est de 2 secondes et presque toute l’image est nette.

Si j’avais voulu publier cette photo dans la continuité de mes articles culinaires, j’aurais choisi un nombre d’ouverture entre 3.5 et 5 pour lesquels une partie de la nourriture est nette mais le reste flou, ce qui permet de diriger les yeux vers l’élément le plus important, à savoir la nourriture.

En résumé, plus on ouvre le diaphragme (nombre d’ouverture faible), plus le temps d’exposition sera court et plus la profondeur de champ sera faible.

En pratique, on utilise souvent une profondeur de champ faible pour les portraits (f/1.8 par exemple) pour mettre en avant le visage avec un fond flou, et une profondeur de champ grande pour les paysages (f/10-f/16 par exemple) pour avoir tous les détails. A savoir que dans le cas des nombres d’ouverture élevés, on se retrouve souvent à utiliser un trépied ou augmenter l’ISO pour pouvoir shooter à la main.

Intérêt d’un nombre d’ouverture faible

Outre le fait que l’on puisse diminuer la profondeur de champ avec un nombre d’ouverture faible, on peut surtout photographier plus facilement dans les conditions limites, à savoir de faible luminosité (on voit alors pourquoi les professionnels achètent les objectifs à nombre d’ouverture bas). Et c’est là qu’on va revenir au triangle d’exposition (il était temps je sais…). Lorsqu’il fait nuit ou très sombre, on a deux possibilités pour garder des temps d’exposition habituels :

  • on augmente l’ISO pour augmenter la sensibilité du capteur et donc nécessiter moins de lumière (on verra que cela à un inconvénient).
  • on diminue le nombre d’ouverture pour emmagasiner la lumière plus rapidement (plus grande ouverture du diaphragme).

La deuxième technique permet de ne pas toucher à l’ISO, ou du moins de pouvoir garder cette marge de manoeuvre s’il y a encore besoin de modifier l’ISO pour garder un temps d’exposition convenable.

Maintenant, vous savez tout, ou presque, sur le nombre d’ouverture et la profondeur de champ !

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